Si tout le monde connait les plus grands tubes des Beach Boys, le groupe américain n'a cependant pas l'aura des grandes formations de pop/rock de cette période comme les Beatles, les Rolling Stones ou Pink Floyd. Le film Love & Mercy et sa promesse de nous raconter la véritable histoire de leur leader Brian Wilson pourrait permettre de connaitre un peu mieux ce groupe un peu trop vite jugé ringard pour ses titres de Surf Music plutôt simplet mais qui a pourtant sorti l'un des plus grands albums de pop de tous les temps.
Une plongée dans deux périodes de la vie du talentueux Brian Wilson au top de sa créativité dans les années 60 avec l'album Pet Sounds et au fond du trou dans à la fin des années 80 miné par sa dépendance aux drogues et des problèmes psychologiques plus profonds.
Autant le dire tout de suite, si vous vous attendiez à découvrir la carrière des Beach Boys avec Love & Mercy, vous allez être très déçus. Le film de Bill Pohlad ne fait en réalité que survoler celle ci pour s'intéresser uniquement à deux périodes charnières de la vie de son principal compositeur Brian Wilson. Les débuts du groupe sont très vite résumés pour nous montrer à quel point celui-ci ne semblait pas être satisfait par les concerts et les fans mais souhaitait avant tout pouvoir composer de nouvelles chansons. Le film nous raconte principalement une partie de la création des albums Pet Sounds et Smile sans se soucier du reste de leur carrière.
Bill Pohlad s'est inspiré du film I'm Not There qui montrait différentes facettes du chanteur Bob Dylan interprétés à chaque fois par des acteurs différents. Dans Love & Mercy, il a choisi Paul Dano pour incarner le Brian Wilson jeune et créative et John Cusack pour le Brian Wilson dépressif et malade. Le film passe son temps à faire des allers retours entre les années 60 et la fin des années 80 avec l'impression d'être dans deux films totalement différents.
La seule grande réussite de Love & Mercy est la retranscription de cette période où tout le génie musical de Brian Wilson a éclot. Le voir expérimenter ou harceler ses musiciens pour leur faire sortir ce qu'il avait exactement en tête et tâtonner jusqu'à l'écriture de tubes devenus incontournables est sans conteste la partie la plus intéressante du long métrage. Bill Pohlad a choisi d'utiliser des filtres sépia pour donner l'impression d'images d'archives filmées à l'époque de l'enregistrement de l'album. Le rendu est tellement convaincant qu'on aurait aimer trouver les véritables images de cette époque pour suivre cette passionnante création. Elle souligne aussi l'immense gâchis causé par les substances illicites qui a vrillé la tête de pas mal d'autres artistes aussi talentueux à la même époque.
Beaucoup moins convaincant, la partie consacré à la maladie de Brian Wilson et sa rencontre avec sa seconde femme Melinda Ledbetter est d'un ennui profond. Il n'y est plus du tout question de musique alors que le groupe continuait encore à cette époque de sortir régulièrement des albums. Ce n'est que la déchéance d'un homme qu'on n'arrive pas à croire qu'il s'agit de la même personne que dans les années 60 qui traîne son mal être martyrisé par un homme qui semble être à la fois son psy et son agent. Ces séquences extrêmement dérangeantes ne rendent pas justice à Brian Wilson et ne sont qu'une perte de temps qui nous donne envie de quitter la salle de cinéma en courant.
Dans le rôle de Brian Wilson, Paul Dano se montre bien plus convaincant que John Cusack. Le jeune acteur qu'on avait vu en auteur de romans dans Elle S'Appelle Ruby arrive bien à exprimer la folie créative de Brian Wilson et montre un personnage particulièrement attachant. John Cusack en revanche reste cet acteur has been que l'on prend quand tout les autres acteurs ont dit non. Un sous Nicolas Cage qui a l'air de jouer son propre rôle plutôt que le leader des Beach Boys. Heureusement qu'Elizabeth Banks en Melinda Ledbetter et Paul Giamatti sont là dans ces séquences pour remonter le niveau. Ce dernier est particulièrement terrifiant en psy possessif au final bien plus fou et dangereux que son patient.
MON AVIS : 0/5 |
Résumer la vie de Brian Wilson a deux périodes ne rend définitivement pas honneur au grand compositeur qu'il est. Il y avait certainement beaucoup mieux à raconter concernant le musicien que de s'attarder sur la période la plus néfaste de sa vie qui ne méritait pas plus de cinq minutes à l'écran. Ceux qui encensent ces passages, ne sont pas des fans de musique mais des cinéphiles un brin trop intellos qui préfèrent encenser l'ennui. Ceux qui voudraient en savoir plus sur la carrière des Beach Boys ou même sur Brian Wilson feraient en tout cas mieux de chercher un véritable documentaire plutôt que de perdre leur temps devant Love & Mercy. C'est franchement dommage pour Paul Dano qui est excellent mais qui est sabordé par un John Cusack définitivement mauvais. |
FICHE TECHNIQUE :
- - RÉALISATEUR : Bill Pohlad
- - AVEC : Paul Dano, John Cusack & Elizabeth Banks
- - SCÉNARISTE : Oren Moverman & Michael Alan Lerner
- - MUSIQUE : Atticus Ross
- - GENRE : Biopic, Musical
- - DURÉE : 2h02
- - NATIONALITÉ : Américain
- - DISTRIBUTEUR : ARP Sélection
- - SITE OFFICIEL : http://www.loveandmercyfilm.com/
- - DATE DE SORTIE : 1er juillet 2015
A LIRE AUSSI :
- - la critique de ELLE S'APPELLE RUBY avec Paul Dano : http://xav-b.over-blog.com/article-111417564.html
- - la critique de JERSEY BOYS : http://xav-b.over-blog.com/article-123981289.html
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