Au moment où le Parti Socialiste peine à convaincre en étant de retour au pouvoir, le réalisateur Nicolas Castro a choisi de revenir avec nostalgie sur les années Mitterrand. Vingt ans de socialisme qui montre que l'histoire n'est qu'un éternelle recommencement et que même si il a choisi d'en rire, nous ne sommes toujours pas prêts de les voir ces Lendemains Qui Chantent.
21 avril 2002, coincé dans l'isoloir où il hésite encore à voter pour Lionel Jospin, Léon Kandel se remémore les vingt années écoulées depuis l'élection de François Mitterrand le 10 mai 1981. Des joies et des déceptions pour ce militant convaincu qui a vu ses rêves de changement très vite partir en fumée.
Réalisateur de nombreux documentaires dont un intitulé Je Hais les Années 80, Nicolas Castro passe pour la première fois à la fiction avec Des Lendemains Qui Chantent. Une chronique de vie qui évite presque toute nostalgie en s'intéressant principalement à la situation politique de la France vue par deux frères originaires de Saint Etienne qui sont montés sur Paris pour devenir l'un journaliste, l'autre conseiller politique et publicitaire. Une vie faite de haut et de bas bouleversée par l'évolution de notre Société que le libéralisme avait déjà commencer à pourrir.
Curieusement Nicolas Castro a gardé certains personnages comme Mitterrand, Tapie, Le Pen ou BHL qui apparaissent via des images d'archives mais il s'est permis d'effacer certains personnages clés de cette période en donnant leur faits d'armes aux personnages de fiction de son film. Le journaliste incarné par Pio Marmaï est par moment pas loin d'un Thierry Ardisson tandis que son frère publiciste joué par Gaspard Proust rappelle Jacques Séguéla. Leur meilleur ami joué par Ramzy Bédia serait lui l'inventeur du 3615 Ulla, première messagerie érotique sur Minitel.
Ceux qui s'attendait à un film nostalgique sur cette époque risque un peu d'être déçu car en dehors de quelques allusions, Nicolas Castro ne s'attarde pas trop sur les objets ou la culture de cette période. Pas de bande son typique de l'époque ni d'utilisation d'objet disparus au contraire de Ping Pong Summer sorti le mois dernier. En dehors des Coco Girls de Stéphane Collaro et de la Finale de la Coupe du monde de 98, ce n'est clairement pas l'ambition du film.
Héros du film un peu fade Pio Marmaï se fait voler la vedette par Gaspard Proust qui joue le frère opportuniste qui a toujours su surfer sur la vague. Un rôle presque à contre emploi pour cet humoriste catalogué à Droite qui confirme ici ses talents de comédiens révélés dans L'Amour Dure Trois Ans. Ramzy Bédia compose aussi un personnage très drôle, meilleur ami des deux frères qui fait fortune avec le minitel rose. Laëtitia Casta joue une énarque qui aura connu une histoire de trois jours avec le personnage joué par Pio Marmaï qu'elle finira par recroiser sans s'y attendre. Elle dévoile ici tous ses charmes pour notre plus grand plaisir. André Dussolier se montre une nouvelle fois impeccable en père de ces deux frères et syndicaliste très touchant.
MON AVIS 3/5 | Il manque un peu trop de chose dans cette chronique de vie pour en faire le film nostalgique que l'on pensait voir. A la place on se retrouve avec une histoire amusante sur comment réussir sa vie sans se compromettre. Pour une première réalisation Nicolas Castro signe une oeuvre attachante et émouvante qui au final nous rassure. Finalement ce n'était peut être pas mieux avant. |
FICHE TECHNIQUE :
- REALISATEUR : Nicolas Castro
- AVEC : Pio Marmaï, Gaspard Proust, Ramzy Bedia & Laëtitia Casta
- SCENARISTE : Nicolas Castro
- GENRE : Comédie
- MUSIQUE : Jeanne Cherhal
- SITE OFFICIEL : http://ugc.fr/film.html?id=10074
- DATE DE SORTIE : 20 août 2014
A LIRE AUSSI :
- la critique de LA CONQUÊTE : http://xav-b.over-blog.com/article-75921317.html
- la critique de PING PONG SUMMER : http://xav-b.over-blog.com/article-124211637.html
- la critique de L'AMOUR DURE TROIS ANS : http://xav-b.over-blog.com/article-99276400.html
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