Cela fait déjà longtemps que Terry Gilliam cherche le sens de la vie. On se souvient tous du cultissime film des Monty Pythons à ce sujet sorti en 1983. Trente un an après le réalisateur relance sa quête dans Zero Theorem, une histoire qui semble être un pot pourri de toute sa filmographie.
Qohen Leth attend depuis des mois de recevoir un important appel. Cela l'obsède tellement qu'il va demander à pouvoir exercer son travail d'informaticien en restant chez lui. Il est alors chargé de travailler sur le Zero Theorem, une énigme dont la résolution pourrait permettre de trouver le sens de la vie.
Quand on est fan de Terry Gilliam, on sait qu'il faut être patient et croiser les doigts pour espérer voir sortir un nouveau film. Habitué aux pires galères sur ses tournages, le réalisateur a en effet bien souvent du mal à boucler ses projets comme l'a démontré le documentaire Lost In La Mancha. Alors qu'on attendait justement le retour du film L'Homme Qui Tua Don Quichotte, c'est un film surprise qui arrive sur nos écrans Zero Theorem qui pour une fois n'a pas souffert de la malédiction habituelle.
Zero Theorem est un film très bizarre. Il donne la même impression que les rêves que l'on fait parfois que l'on a l'impression de pouvoir contrôler dans un demi sommeil. Il faut un temps d'adaptation pour réussir à rentrer dans le nouvel univers inventé par Terry Gilliam. Un futur glauque et un peu malsain qui fait écho à ces deux précédentes oeuvres d'anticipation Brazil et L'Armée Des Douze Singes. L'occasion pour le réalisateur de réactualiser ses pensées sur un futur désenchanté.
Le scénario de Zero Theorem est écrit par Pat Rushin, un scénariste inconnu qui avait d'abord envisagé cette histoire sous la forme d'une nouvelle. En tombant dessus les producteurs de la Zanuck Company ont immédiatement pensé à Terry Gilliam. Trouvant beaucoup de similitude avec Brazil dans son thème, le réalisateur a progressivement apporté de nombreuses idées au scénariste afin de s'approprier totalement cette histoire qu'il gardait dans ses tiroirs depuis 1998.
Le résultat est un film complètement barré qu'il n'est pas évident de comprendre parfaitement avec un seul visionnage. Au premier abord, ce long métrage qui se déroule quasiment intégralement dans l'église abandonnée dans laquelle vit Qohen Leth peut paraître vraiment très foutraque et ne rien raconter. Il faudra étudier chaque scène très attentivement pour en saisir l'intrigue et son message. Cela n'empêche pas pour autant d'être absolument admiratif du travail effectué pour les décors et la création de l'univers de Zero Theorem.
Encore trop rare au cinéma, Christoph Waltz a été choisi par Terry Gilliam pour le rôle de Qohen Leth. Un personnage présent dans toutes les scènes et parfois même seul à l'écran pendant de longues séquences. Son supérieur est interprété par David Thewlis vu dans la franchise Harry Potter. Pour lui apporter un peu de soutien apparaît parfois Bainsley, jeune call girl interprétée par Mélanie Thierry de plus en plus sexy de scène en scéne. On s'étonnera de voir Matt Damon dans le rôle du big boss de Qohen ainsi qu'une Tilda Swinton en psychologue déjantée venu en toute sympathie jouer des personnages décalés qui changent de leurs rôles habituels.
MON AVIS 3/5 | Zero Theorem est certainement le film le plus barge de Terry Gilliam. Un long métrage qui ne ressemble à rien d'autres qu'aux oeuvres du réalisateur qui aura bien du mal à plaire à un public non averti. Si le premier visionnage peut déconcerter, il y a fort à parier que ce film gagnera en qualité à chaque visionnage. |
FICHE TECHNIQUE :
- TITRE ORIGINAL : THE ZERO THEOREM
- REALISATEUR : Terry Gilliam
- AVEC : Chistoph Waltz, Mélanie Thierry & Matt Damon
- SCENARISTE : Pat Rushin
- GENRE : Science Fiction
- DUREE : 1h46
- MUSIQUE : George Fenton
- SITE OFFICIEL : http://www.thezerotheorem-movie.com/
- DATE DE SORTIE : 25 Juin 2014
A LIRE AUSSI :
- la critique de L'IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS : http://xav-b.over-blog.com/article-39748103.html
- la critique de TIDELAND : http://xav-b.over-blog.com/article-3180331.html
- la critique de CARNAGE avec Christoph Waltz : http://xav-b.over-blog.com/article-92213243.html
- la critique de DJANGO UNCHAINED avec Christoph Waltz : http://xav-b.over-blog.com/article-114483178.html
Commenter cet article